Harilala Ramanantsoa, la nouvelle maire prend quartier. Intronisée solennellement ce vendredi 24 janvier, la première magistrate de la ville des mille, élue avec un score sans appel de 43,24 %, entame son mandat de cinq à la Commune urbaine d’Antananarivo. Devant l’immensité, la gravité et la difficulté du travail, des tâches qui l’attendent, la nouvelle patronne, élue, de l’Hôtel de ville d’Antananarivo, la Capitale de Madagasikara, se dit prête et déterminée.
Défis pharaoniques ! A partir de l’an 2600 av JC, trois pharaons, de la IV ème dynastie l’ « âge d’or pharaonique », Khéops, Khephren et Mykérinos firent construire successivement sur le plateau de Gizeh une tombe à chacun de la taille digne de leur grandeur, de leur puissance et de leur souveraineté en guise de demeure pour l’éternité. La construction des trois pyramides s’est achevée en 1510 av JC. Soit 90 ans de dur labeur et des travaux harassants. Des monuments architecturaux historiques hauts de 138 m ou 136 m qui défient le temps. Trente ans en moyenne ont été nécessairespour la construction de chaque pyramide ! Khéops, Khephren et Mykérinos faisaient partie des 7 Merveilles du monde. Et elles sont, les seules, qui restent « debout ». Jusqu’à ce jour, le complexe de pyramides de Gizeh fait la fierté de l’Egypte.
Les défis et les enjeux qui attendent Harilala Ramanantsoa à Antananarivo dans l’exécution des engagements pris sont de taille et n’ont rien à envier des pyramides des pharaons il y a 4.500 ans. A cœur vaillant, rien n’est impossible !
La Cité des mille guerriers, que le roi Andrianjaka fondait il y a 400 ans lui servant de « lapa », un Chef- lieu de son royaume (Analamanga), s’est agrandie vers les bas-côtés ouest et est du Rova, sur le Betsimitatatra. Au départ, l’« Antananan’ny arivolahy » au centre duquel s’érigeait le « lapa », la demeure du roi, s’étale en prenant beaucoup d’espace vers le « faritra ambany » qui sera l’Antananarivo d’hier, d’aujourd’hui et… de demain. Une ville qui sera la Capitale du royaume Merina et plus tard celle de la Grande île. Les colons jugeaient maintenir Antananarivo comme capitale politique et administrative de la colonie. Et la ville s’étend en nombre de ces occupants sans pouvoir trop agrandir son périmètre. Et la population s’entasse et les problèmes s’accumulent sans que les responsables successifs n’aient pu trouver des solutions efficaces et durables. Le plan d’urbanisme que l’administration coloniale de la ville prévoyait satisfaire les besoins d’une population ne dépassant pas les 600.000 âmes.
Harilala Ramanantsoa ne se fait pas d’illusion. En dépit de sa ferme volonté à redresser « sa » ville, elle ne doit nullement occulter ni sous-estimer les problèmes auxquels elle doit faire face. L’insécurité menaçante, l’insalubrité aggravante, l’indiscipline légendaire et surtout les installations d’évacuations notamment sous-terraines exigent de la part de la nouvelle maire de mettre sur rail un dispositif de mesures parfois contraignantes voire impopulaires. Harilala devra s’attendre à des réactions quelquefois brutales, mais elle se doit d’être ferme et déterminée et se munir beaucoup de patience.
Etre prête et déterminée traduit un état d’esprit inusable. Ce ne sont pas les détracteurs qui manquent. Antananarivo, la Capitale, étant le centre de gravité national, aucune négligence n’est permise.
Ndrianaivo